• Martine Biard

     

     

    POEMES LUS  DE ET PAR MARTINE BIARD

     LE 24 SEPTEMBRE 2011

    A MONTPELLIER ( FRANCE )

    RASSEMBLEMENT DU WORLD POETRY MOVEMENT 100000 POETS

    DEVANT LA MAISON DE LA POESIE DU LANGUEDOC-ROUSSILLON

    A L' INITIATIVE DE FRANCOIS SZABO

     

     

     

                                                         ABORDAGE

     

     

    Peut-être qu' il y a dans tout cela quelques bateaux

    Cette fois encore, la crainte du mot qui n' en dit pas assez long.

    Cette absence du dire qui nous tient lieu d' écho.

    Le sort radieux nous tend la clé,

    on lit Eschyle, cet éclair du regard

    Où plonge souvent le mien.

    On est déjà dans la fête

     Avant l' arrivée de celui qu' on attend.

    Tu m' aides à reconstruire

    Tu m' aides à revenir.

    Alors peut commencer le folklore des mots

    C' est au-delà que l' on accueille

    En ouvrant la porte à grands battants,

    Sous le rideau de pluie,

    Dans l' odeur des figuiers

    Exaltée comme nous.

     

     

     

     

                                  COSTA RICA

     

     

    Et lui déboulait sur les chemins comme un Orient incandescent

    Exaltant à ne donner plus rien à part le travail et de la nuit peut-être

    Quelque écriture plutôt d' alcool.

    A donner moins sur rien

    Et pourtant là-bas

    Des mouettes en vain traversaient l' été.

    Alors nos pas revenaient sur des plages

    Que le soleil encore irradiait de son âge

    Avec, dans nos sandales, des cigales,

    Et le coeur en réserve de soi

    Que le matin surprendrait  à faire d' un rien

    Des trous dans le filet, que la pêche le soir avait suffit à pendre !

    La mer à rendre raides, le sel à corroder,

    Les jours de vent sans fin,

    Les jours de vent du Large

    Où ne rien apporter équivalait à surseoir

    Des jours de fêtes, des trains à prendre,

    Un baiser à se donner.

    En attendant le soir, le filet,  et puis rien

    Car enfin, la mer étale,

    La mer gourmande ravit et masque

    Ton ombre inclinée.

    Le vieil homme sait bien qu' il perd le goût du sel,

    L' ombre des jours sans nom

    Et jusqu' à la tâche noire qui masque le soleil trop vif.

    Tâche d' un coin qu' oublie la mer et que le monde attend.

    Le monde attend qu' il revienne,

    Le monde a ses avis sur tout mais la barque étincelle.

    La barque au loin s' en va,

    C' est qu' Hemingway

    Reste avec moi.

     

     

     

                                   RETROUVAILLES INEDITES

     

     

    Ceux que j' appelle

    Par leur nom

    Et qui n' ont plus de nom

     

    Ceux qui sont devenus

    Ceux que j' aimais beaucoup,

     

    Les ai-je aimés assez ?

     

    Et puis te revoilà clos sur le monde

    Partagé entre une aurore

    Et de nouveaux succès,

    Tel un cheval qui piaffe

    Dans un essaim d' abeilles.

     

    Dans ton antre

    Comme un ventre

    L' éclat parfumé

    D' un thé

    Une guitare

    Et trois chansons

    Dont nous savons qu' elles n' ont plus d' importance.

     

    De plus loin revient la démesure

    De nos gestes inscrits dans plus loin que l' aurore.

     

    Ce chant partagé qui cherche ses dépositaires

    Nous laisse en un clin d' oeil

    L' art de nous bien taire.

     

    Au delà des saisons,

    Des éclats,

    Du Pardon

     

    Au delà de nous-mêmes

    La Terre et ces moissons

    Comme gorgée d' orange

    Nous projettent en vermeil sur un grand tapis vert.

     

    Une main blesse et joue la part de nous cachée.

    Rien d' obscur, simple distance.

     

    Rien de notre silence

    N' atteint cette guitare

    Qui de très loin se tait.

     

    Et reste dans la mer

    L' éclat de nos saisons

    Qui n' ont plus de sanglots

    Qui se rêvent à nouveau

    Qui sont comme un sillon

    Qui pèse sur le monde.

     

    Dans l' étoffe, tous nos gestes froissés

    Sont devenus des signes.

    Ton sourire même est intérieur

    Peut-être enfin libre de m' atteindre.

     

    Et je chante au présent

    Ton nom qui me dit oui.

     

    Chacun a dans son coeur

    Un cercle de lumière

    Et sa part de sable

    A l' ombre des enfants

    Qui nous rejoignent en baisers doux.

     

    Ainsi le ciel en toi se tait,

    Et me donne à rêver

    De ce qui t' habite.

     

    Dans les volutes de juillet

    Un enfant né

    Des temps d' aurore.

     

    Là-bas, très loin,

    Dans les champs,

    Avec les vagues

    De marées hautes.

     

     

                  Extraits du recueil " Les Sentinelles du désir "       

                  de Martine Biard

                  Editions Grau-Mots. Gard. France.

                 Mars 2011

                 ISBN: 978-2-919155-05-7

     

     

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :